Les producers qui cherchent à créer la meilleure musique possible sous-estiment souvent l’importance d’avoir un workflow efficace. Nous restons bien trop souvent sur le même script intuitif que nous avons toujours suivi, en sachant que nous pourrions travailler plus efficacement si nous prenions simplement le temps d’écouter et de corriger nos mauvaises pratiques et habitudes bien enracinées. Nous te proposons dans cet article sept conseils infaillibles pour t’aider à surmonter les faiblesse de ta gestion et les compromis, pour au final, booster ta productivité.
Une question d’organisation
La bibliothèque de sample de tout producer moderne peut aujourd’hui atteindre des téraoctets. Il n’a donc jamais été aussi indispensable – ou compliqué – de bien organiser ces boucles et one-shots pour faciliter leur recherche. Le logiciel gratuit KOMPLETE KONTROL de Native fait cette tâche à ta place, en taguant et en triant tous tes samples compatibles NKS (c’est-à-dire tout ce qui provient de Sounds.com, les Expansions et la bibliothèque de MASCHINE) afin que tu puisses facilement trouver et pré-écouter les sons directement dans ton séquenceur logiciel. Il existe aussi des applications dédiées – par exemple l’AudioFinder d’Iced Audio sur Mac – capables d’analyser et d’inventorier tous les sons présents dans ton disque dur. Si tu ne souhaites pas les utiliser, établis ta propre organisation, en commençant par le type d’instrument en haut de la liste (batterie, basse, etc.), puis le style musical, le tempo et toutes les autres catégories pertinentes, puis filtre les samples comme il convient. Ce n’est pas très difficile, mais le plus important est que tu suives ce système à la lettre. Il te faudra y ajouter les nouveaux samples dès que tu les reçois au lieu de les laisser s’empiler dans un imbuvable dossier ”Samples à trier”.
Et ce qui est encore plus important lorsqu’il s’agit d’accélérer son workflow, c’est de créer et de conserver un (ou plusieurs) projet(s) modèle(s) dans ton séquenceur logiciel, en y pré-chargeant un ensemble d’instruments et d’effets exhaustif mais léger sur le CPU, et surtout prêts à être utilisés. En ayant la capacité d’ouvrir ton séquenceur et de poser immédiatement un beat, une ligne de basse, une nappe ou une ligne de synthé en utilisant des sons ‘génériques’ éprouvés, tu ne perdras plus jamais aucune idée sonore de génie à cause du casse-tête de la configuration d’un ‘nouveau projet’.
Enregistre tout !
OK, peut-être pas tout le temps, mais combien de fois t’est-il arrivé de trouver accidentellement une superbe progression d’accords pendant que t’amusais sur ton clavier et de l’oublier parce que tu n’enregistrais pas à ce moment-là ? Certains séquenceurs logiciels sont désormais équipés d’une fonctionnalité d’enregistrement rétrospectif et capturent dans une piste les dernières minutes du MIDI joué, d’un clic sur un bouton. Mais si le tiens ne possède pas cette fonction, prends l’habitude d’entrer manuellement en mode Enregistrement chaque fois que tu poses les mains sur ton clavier.
Et il en va de même pour l’audio ; laisse en permanence ton microphone/guitare/synthé branché à ton interface audio et routé à une piste de ton séquenceur logiciel, et n’y touche pas sans avoir au préalable lancé l’enregistrement. Cela garantit non seulement que tu ne perdras plus jamais ces moments d’inspiration, cela pourra aussi nourrir ta collection de samples et d’heureux accidents.
Fais le ménage
Ton studio studio regorge certainement de toutes sortes d’incroyables gadgets, des très tentants synthétiseurs matériels et contrôleurs MIDI jusqu’aux époustouflants instruments et effets logiciels – mais si tu passes ton temps à tourner autour de ces objets de distraction high-tech au lieu de composer sérieusement, c’est qu’il est temps de prendre un peu de recul et de revoir ta configuration. Nous savons que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais fais l’effort de réduire ton matériel aux éléments dont tu as réellement besoin ou avec lesquels tu as une affinité ou une aptitude technique particulières, ton workflow t’en saura gré. Moins il y en a, mieux c’est.
Un studio bien rangé
Avec un studio plus épuré que jamais grâce au conseil précédent, il est désormais temps de le ranger – et de le laisser en ordre. Adopte l’approche de Marie Kondo et jette tout ce qui prend la poussière et n’a pas à être là (de vieilles boîtes de logiciels, des composants de PC en multiples exemplaires, etc.). Le minimalisme et la tranquillité visuelle doivent être tes objectifs. Si la pièce n’a pas l’air propre, prends un week-end pour tout nettoyer et redécorer ; et réfléchis à l’éclairage, qui doit être idéalement relaxant, faible et agréable. Si tu as de l’espace, installe quelques plantes d’intérieur – la verdure calme l’esprit, ce qui en retour favorise la créativité.
Méthodologies de mixage
Il semble que les nouveaux producers aient adopté ces dernières années la méthode du ‘mixage au fur et à mesure’, en partie parce qu’ils n’ont jamais su comment faire de la musique sans le confort du rappel illimité de projets apporté par les séquenceurs logiciels. Nous ne suggérons pas une seule seconde que ce soit une mauvaise chose, mais si tu n’as jamais testé la méthode de mixage traditionnelle qui consiste à ‘partir de zéro’, tu devrais vraiment essayer.
Lorsque tu as terminé ton ‘mixage au fur et à mesure’, sauvegardes-en une nouvelle version, mets tous tes faders sur zéro et tes panoramiques au centre, réinitialise tous tes traitements dynamique, égaliseurs et effets, et commence à mixer en partant de rien. Commence par faire sonner la batterie, puis ajoute la basse, puis les voix, etc. Envisager le mixage comme une étape en soi dans le processus du production, avec sa propre durée et son contexte à part, te donnera un résultat final très différent – et possiblement bien meilleur.
Prends les commandes
Si tu ne devais retenir qu’un seul conseil de cet article, ce devrait être celui-ci : apprends les commandes clés de ton séquenceur logiciel. Quel que soit le studio virtuel que tu utilises – MASCHINE, Cubase, Logic, Live, Bitwig Studio, Reason, FL Studio, Studio One, etc. – ses développeurs ont implémenté un grand nombre de raccourcis clavier pour te faire économiser un temps incalculable de navigation dans les menus, de clics et de mouvements de souris inutiles. Il se peut même que certaines fonctions de ton séquenceur numérique ne soient accessibles que via des commandes clés, et tu pourras peut-être réassigner librement les raccourcis si ceux par défaut ne répondent pas à tes besoins spécifiques.
Tu n’as pas besoin d’apprendre chacun des raccourcis d’un coup, bien sûr. Commence avec les indispensables (sélection d’outil, quantification, cycle, diviser à la position de la tête de lecture, etc.) puis laisse tes connaissances s’enrichir naturellement en regardant et mémorisant la commande d’une fonction particulière lorsque tu te rends compte que tu l’utilises régulièrement.
Laisse venir l’imprévisible
Si tu te retrouves à court d’inspiration, ne t’arrête pas pour autant et utilise les fonctions de randomisation intégrées à un nombre croissant d’instruments et d’effets virtuels. Clique simplement sur le bouton Randomize dans ton plug-in pour générer automatiquement un nouveau patch/preset, et fais-le autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que tu trouves quelque chose que tu aimes et que tu puisses soit utiliser tel quel (c’est peu probable), soit éditer. Certains plug-ins offrent également la possibilité de ‘verrouiller’ certains contrôles afin qu’ils ne soient pas affectés par les changements. Donc si tu sais que tu veux que ton mixage wet/dry soit réglé à 50/50 ou la coupure du filtre à 1 500 Hz, tu seras certain(e) que ces valeurs ne bougeront pas lorsque tout le reste fera sa révolution.